Good Girl Gone Bad Extreme, parfum d’exception By Kilian.

Il existe des pépites dans l’univers de la parfumerie, des marques confidentielles, peu connues du grand public, et qui pourtant recèlent de véritables joyaux olfactifs. Pousser la porte d’une boutique Kilian, ce n’est pas seulement l’opportunité de pouvoir se délecter de fragrances d’exception, c’est aussi plonger dans un univers sensuel, presque sulfureux, qui puise une partie de son inspiration dans la littérature. Kilian flirte clairement avec l’idée que je me fais du romantisme : utiliser l’art, en l’occurence ici le don de marier les essences, pour exprimer ses états d’âme sans tenir compte de la raison, en se laissant envahir par une certaine forme de mélancolie. Bien qu’ils n’appartiennent pas tout à fait à l’école romantique, j’imagine très bien un Baudelaire ou un Rimbaud s’enivrer et tomber en adoration devants les parfums by Kilian !

Deux opus en éditions limitées sont récemment venus s’ajouter aux créations de la marque pour la Saint-Valentin : Good Girl Gone Bad Extrême et Straight To Heaven White Cristal Extreme. L’idée du parfumeur était de remanier deux de ses fragrances iconiques de sorte à les pousser à leurs extrêmes olfactifs, et quand on sait à quel point les versions originales sont déjà indécemment addictives, vous vous doutez que ces nouveautés devraient sans trop de difficulté recevoir les éloges de la gent féminine ! Aujourd’hui, je vous invite à découvrir dans cette revue Good Girl Gone Bad Extreme, un parfum séducteur signé de la main d’Alberto Morillas pour Kilian.

Good Girl Gone Bad by Kilian : mon test et avis !

Comme j’en ai pris l’habitude à chaque fois que je vous présente pour la première fois une marque sur le blog, je vous propose, avant de vous donner mes impressions sur Good Girl Gone Bad Extreme, un focus sur l’histoire de la marque.

Kilian est une maison de parfumerie fondée en 2007 par Kilian Hennessy, petit-fils du fondateur du groupe LVMH, Richard Hennessy. La famille Hennessy a clairement marqué le segment du luxe, à commencer par sa fabrique de cognac mondialement célèbre dont les palais délicats de la cour du Roi de France appréciaient déjà les saveurs ! Baigné par les arômes émanant des chais familiaux à Cognac, Kilian a développé une sensibilité rare au monde des arômes dès son plus jeune âge, et acheva d’ailleurs ses études au Celsa par un mémoire traitant de la sémantique des odeurs. Les premières pierres de son parcours étaient posées… Lui restait alors à s’aguerrir et faire ses armes auprès de quelques grands Nez (Jacques Cavallier, Thierry Wasser), de faire valoir ses talents dans les maisons les plus renommées (Christian Dior, Paco Rabanne, Alexander McQueen, Giorgio Armani), avant de voler de ses propres ailes et créer sa marque.

De nos jours, les parfums Kilian restent du domaine de la parfumerie de niche, mais la bonne nouvelle c’est qu’ils sont désormais disponibles chez Sephora ! Pour vous offrir l’une des fragrances de l’enseigne, vous pouvez aussi vous tourner vers l’une des boutiques physiques de Kilian – elles sont assez rares, nous avons la chance d’en compter une à Paris, au 20 rue Cambon – ou vous rendre sur l’un des corners du Printemps (Paris, Marseille…), et bien entendu, il est également possible de passer commande par le site internet www.bykilian.fr. Pour une première approche, je vous recommande donc de miser sur les format voyage contenant un travel spray de 15 ml accompagné de son étui de sac (comptez 85 € environ).

Notez que chez Kilian, tous les parfums sont ressourçables ; passé l’investissement initial considérable que représente un parfum de cette marque, il est de cette façon possible par la suite, pour une centaine d’euros, de recharger votre flacon. Les parfums sont traditionnellement vendus dans un luxueux écrin : sarcophage de laque noire, boîte à cigares… Là où la plupart des parfumeurs nous proposent un blister cartonné, Kilian ajoute quant à lui encore à la dimension du luxe en lovant chacune de ses créations dans un écrin unique. Pour Good Girl Gone Bad, c’est un serpent, symbole du péché, qui vient enlacer l’étui. Puis, ce concept de parfum ressourçable, en dehors de présenter un certain avantage économique, rejoint également la philosophie de Kilian de rendre l’art visible. Le parfum étant par essence immatériel, Kilian souhaite lui offrir un contenant « immortel », que l’on ne jette pas, tout comme on ne se débarrasse pas d’un objet d’art. Ce sont autant de détails qui font que l’univers de Kilian est si attachant : chaque ornement, chaque élément a valeur de symbole, de même que le nom des fragrances choisis en clin d’œil à des références culturelles cinématographiques, musicales, ou encore littéraires.

Je vous invite à vous attarder quelques instants sur ce magnifique écrin qui en dit long sur la fragrance qu’il abrite….

 

L’autre particularité de Kilian est de voir chaque parfum comme le volet d’un tableau olfactif. On retrouve par exemple la collection Arabian Nights qui met en exergue le bois de oud (Rose Oud, Musk Oud…), la ligne Asian Tales qui s’attache à sublimer des composés typiquement asiatiques comme le thé ou encore le bambou (Bamboo Harmony, Imperial Tea). Addictive State Of Mind est la gamme davantage sulfureuse de Kilian, avec notamment le déroutant Smoke For The Soul qui restitue à l’identique l’odeur du cannabis… Très difficile à porter, je vous l’accorde ! La ligne culte de Kilian reste sans doute son Oeuvre Noire, dont chacune des fragrances évoque l’un des moments de la vie amoureuse :

• Prelude To Love, Invitation,
• Love Don’t Be Shy,
• Beyond Love, Prohibited,
• Love And Tears, Surrender,
• A Taste Of Heaven, Absinthe Verte,
• Straight To Heaven, White Cristal,
• Back To Black, Aphrodisiac,
• Liaisons Dangereuses, Typical Me,
• Sweet Redemption, The End.

Good Girl Gone Bad fait partie de la collection In The Garden Of Good and Evil, imaginée autour de la thématique du Jardin d’Eden et du péché originel, d’où le serpent lascif, complice ultime de la séductrice, qui vient enlacer la minaudière… Pour information, initialement, tous les flacons de cette ligne sont blancs, seuls ceux de Good Girl Gone Bad Extreme et Straight To Heaven White Cristal Extreme se sont vus habillés de noir.

Côté flaconnage, Kilian reste dans les codes de la parfumerie de niche (flacons noir de jais épurés) toutefois, esprit de luxe oblige, quelques détails viennent casser cette sobriété : le bouchon est marqué du K de Kilian, les tranches sont gravées des reliefs d’un blason, le nom de la fragrance inscrit sur une plaque dorée. Sachez que la sublime minaudière de Good Girl Gone Bad est pourvue d’un intérieur amovible qui vient accueillir et protéger le flacon, mais qu’il est tout à fait possible en ôtant celui-ci de transformer l’étui en petite pochette de soirée par exemple ! So chic !

Pour ce qui est de la fragrance, je doute que vous parveniez réellement à l’apprécier si vous ne jurez que par des sillages légers, frais et innocents. Good Girl Gone Bad Extreme est tout sauf sage, et verse plutôt même dans l’opulent. C’est un parfum floral assez empirique, qui tient de longues heures sur la peau.

Sa pyramide olfactive se compose de la manière suivante :

• Note de Tête : rose de mai, fleur d’oranger,
• Note de Cœur : tubéreuse, jasmin Sambac d’Egypte, narcisse.
• Note de Fond : caramel.

La version originelle de Good Girl Gone Bad est un jus ultra féminin, un véritable bouquet de fleurs où se cotoient jasmin, rose, tubéreuse, et fleur d’oranger. Pour cette version Extreme, Alberto Morillas a choisi d’isoler l’ADN de ce premier opus, de le porter à son paroxysme, tout en y ajoutant un côté gourmand et sensuel, presque lacté.

Beaucoup de marques se bercent dans leur discours marketing en imaginant des univers, des histoires que l’on retrouve au final rarement dans les parfums. Kilian est l’une des rares maisons à parfaitement parvenir à injecter dans ses jus l’imagerie avancée sur le papier. Ainsi, sur la peau, Good Girl Gone Bad Extreme évoque à merveille cette idée de contraste, de dualité liée au premier péché : la rose de mai candide lutte contre la touche de caramel, la fraîcheur du jasmin se laisse peu à peu étouffer par l’entêtante tubéreuse… La touche de caramel se marie étrangement très bien aux accords floraux, les arrondissant, les rendant plus suaves. Quant à la touche qui me séduit définitivement, c’est cette pointe lactée lanscinante que l’on sent percer au fond de la fragrance et qui se fait de plus en plus présente.

« On ne naît pas séductrice, on le devient — et presque toute séductrice a d’abord été une jeune fille sage. »

 

   

Good Girl Gone Bad est un parfum « vivant », évoluant beaucoup au fil des heures. On lui découvre tour à tour des facettes innocentes, adolescentes, puis un caractère plus affirmé et séducteur. C’est un parfum que j’associerais plus facilement au monde de la nuit, mais j’imagine très bien qu’on puisse le porter en journée, tous âges confondus. La fragrance est très recherchée, complexe, avec une pyramide olfactive riche réunissant beaucoup de composés. Sa tenue est remarquable, bien que le sillage se fasse plus timide au fil des heures, pour ne devenir qu’un plaisir dont vous seule profiterez. Je vous le conseille franchement si vous aimez les floraux twistés par une pointe d’originalité, les jus de caractère et bien sûr, les parfums d’exception.

Kilian est une enseigne qui s’inscrit clairement dans la haute parfumerie, celle réservées aux initiées ou encore aux passionnées. Les tarifs qui y sont pratiqués sont assez prohibitifs, mais largement justifiés en raison des très belles matières premières utilisées – la rose de mai ici est juste sublime – et par le flaconnage qui se veut dessiné comme un objet d’art. Puis comme on dit, quand on aime, on ne compte pas !

Pour accueillir ce petit bijou dans votre collection, comptez 260 € (50 ml) sur la boutique en ligne de Kilian, ou sur l’eshop de Sephora  ⤏ Good Girl Gone Bad Extreme.

Et vous, possédez-vous dans votre collection quelques parfums de niche ? Etes-vous attirées par l’univers de Kilian ? Pensez-vous que Good Girl Gone Bad pourrait vous plaire ?

Je vous dis à très vite,

Lili.