Aujourd’hui, je souhaitais vous parler de Bon Parfumeur, une maison de parfum indépendante dont je n’avais encore jamais évoqué le nom sur le blog. En plus de vous dresser brièvement son portrait, cet article sera l’occasion de vous faire découvrir sa dernière création, baptisée 603. Une fragrance boisée imaginée autour de notes de cuir, d’encens et de fève tonka !
Bon Parfumeur : mon avis
Bon Parfumeur est une marque relativement jeune mais pourtant très prolifique ! Lancée en 2017 par Ludovic Bonneton, un passionné, elle compte déjà une petite trentaine de parfums à son actif. Chacun d’entre eux a été conçu en laissant carte blanche à un auteur-parfumeur, y compris pour le choix de la thématique et des matières premières. C’est sans doute l’une des raisons du succès de cette belle maison contemporaine : créer par et pour l’amour du parfum, sans limite artistique, avec pour seule volonté d’imaginer de véritables émotions olfactives !
Ce que j’apprécie chez Bon Parfumeur, c’est aussi cette envie de rendre le parfum plus accessible au grand public. La marque met uniquement en avant des matières premières et évite un langage trop technique qui pourrait être intimidant pour les non-initiés. Son langage est celui du cœur, si bien que même sans connaissance particulière dans le domaine, vous serez parfaitement à même de « comprendre » le parfum que vous choisirez. Bon Parfumeur nous parle avec des images, des couleurs, des éléments que nous sommes toutes et tous à même d’interpréter.
D’ailleurs leur site est très bien pensé pour les néophytes ! Les fragrances sont regroupées en deux collections :
- Les Classiques : des créations qui s’inspirent de l’héritage de la parfumerie traditionnelle.
- Les Privés : des compositions exclusives, élaborées à partir de matières premières d’exception et travaillées autour d’accords plus audacieux.
Ensuite, chaque famille olfactive est identifiable par une couleur et une série de chiffres :
- 000 (vert d’eau) : cologne
- 100 (rose) : floral
- 200 (jaune) : fruité
- 300 (orange) : ambre et épices
- 400 (violet) : vanille et musc
- 500 (fuchsia) : gourmand
- 600 (vert) : boisé
- 700 (brun) : aromatique
- 800 (bleu) : aquatique
- 900 (noir) : spécial
Plutôt qu’un nom, chaque parfum porte ainsi un numéro vous donnant une idée précise de sa famille olfactive et de sa place dans la chronologie de création. 603, par exemple, est le troisième parfum boisé ayant vu le jour chez Bon Parfumeur.
Enfin, vous disposez également de toutes les clés pour appréhender les différentes matières premières qui entrent dans la composition de votre parfum. Je vous invite à vous rendre sur leur site. Vous verrez, c’est vraiment bien fait ! On ne se contente pas de vous indiquer les notes, on vous décrit chaque odeur de manière précise. Parfois même, on vous explique pourquoi le parfumeur a choisi une fleur plutôt qu’une autre, et ce qu’elle apporte en terme de nuances à la fragrance, etc… Il y a une réelle volonté d’éduquer le consommateur, de le guider afin d’affûter son odorat. À ma connaissance, Bon Parfumeur est la seule maison à s’inscrire dans cette démarche et rien que pour cela, je ne peux que les féliciter !
J’ajoute que toute la production de la marque est basée en France et se fait en circuit court. Les flacons sont confectionnés en Normandie, les blisters à Grignan, les fragrances créées à Grasse… Quant aux parfums, ils renferment jusqu’à 99% d’ingrédients d’origine naturelle et ne contiennent ni colorant ni filtre UV. La marque se définit elle-même comme clean, responsable et inclusive. Toutes les fragrances, sans exception, sont unisexes !
Pour résumer, je dirais que Bon Parfumeur est une excellente adresse pour les passionnés qui souhaitent explorer l’univers du parfum et affiner leur compréhension des matières. Les essences employées sont de très belle qualité et les prix relativement accessibles par rapport à ceux pratiqués habituellement dans la parfumerie de niche.
J’aurais sans doute l’occasion de vous en reparler – n’hésitez pas à ajouter la catégorie parfum du blog à vos favoris afin de ne pas rater les prochaines revues ! – mais en attendant, je souhaitais vous proposer un focus sur l’eau de parfum 603.
« La douceur dans un gant de cuir. Un départ citronné rafraîchi par les facettes aromatiques du cyprès. Le parfum se poursuit sur des notes de cuir qui se mêlent à l’encens pour un effet mystique. Le bois de cachemire et la fève tonka donnent une dimension plus chaude et sensuelle au sillage. »
603 : ma première expérience avec Bon Parfumeur
N’ayant jamais porté de parfums de cette maison auparavant, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. De plus, je connais peu le travail de Mylène Alran, la créatrice derrière cette fragrance, si ce n’est le Verbena qu’elle a conçu pour la ligne Atelier des Fleurs de Chloé.
Avec les trois notes mises en avant – le cuir, l’encens et le tonka -, le champ des possibles était quasi infini…
En fin de compte, 603 s’avère être l’un des parfums boisés les plus réconfortants qui soient ! Un compte Instagram dont le nom m’échappe, le décrivait aussi doux qu’un pull en cachemire, et c’est exactement l’impression qu’il me donne : un parfum qui se fait doudou au fil des heures, généreux mais d’une grande délicatesse malgré les essences au fort caractère qui le composent. D’ailleurs, il se projette assez peu, on pourrait presque parler d’un parfum de peau.
Etonnamment, son départ est plutôt frais, marqué par une pointe citronnée qui traverse cette fragrance boisée d’un rai de lumière. Cette percée fugace s’estompe rapidement, laissant la place à une envolée de feuilles de violette assez nette. Je trouve cela vraiment très intéressant, car l’aspect vert et poudré du feuillage permet d’adoucir la puissance de l’encens tout en lui conférant une relative légèreté, même si, immanquablement, l’Oliban conserve son délicieux côté « poussiéreux » le liant dans notre imaginaire à l’atmosphère des églises. Le contraire aurait été décevant puisque c’est précisément ce qui donne tout son charme à cette matière première de la parfumerie !
La sauge aromatique vient renforcer cette idée de fraîcheur verte et de légèreté. Quant au cuir, je dirais qu’il est plutôt sage, lisse et élégant, m’évoquant tantôt l’odeur de la peau, tantôt l’intérieur d’un sac à main. Serait-ce l’accent poudré des feuilles de violette qui facilite ce rapprochement en mimant les effluves des poudriers et autres bâtons de rouge à lèvres ? Quoi qu’il en soit, je ne voudrais pas vous induire en erreur… Il s’agit d’une création parfaitement androgyne !
Son fond se veut plus sombre sans pour autant tomber dans la totale noirceur, adouci par un soupçon de tonka. « Soupçon » est le terme adéquat car de mon côté, la note reste subtile. Elle vient juste arrondir les angles, apporter ce côté enveloppant et sensuel, sans aucune forme de gourmandise.
Au final, 603 s’avère surtout être une création autour de l’encens… et de la violette ! Le tout est d’une élégance folle, d’une grande finesse et les matières premières, on le sent, de superbe qualité ! Aucune lourdeur, rien n’est en trop ! C’est une composition parfaitement maîtrisée, jouant sur les équilibres entre verdeur poudrée et volutes fumées hautement addictives.
Bref, vous l’aurez deviné, le coup de cœur est amplement au rendez-vous ! Pour ne rien gâcher, la tenue sur peau est excellente et le flacon, un vrai bijou d’épure…
Si vous souhaitez le découvrir à votre tour, ce que je ne peux que chaudement vous recommander, 603 est disponible à partir de 65€ (30 ml) sur le site de Bon Parfumeur.
Y a-t-il parmi vous des adeptes des créations de cette maison ? Quelles sont celles que vous me recommanderiez pour faire suite à cette première approche ?
Je vous dis à très vite,
Lili.
Encens , cuir et tabac vraiment cela m’intrigue ! Merci pour ton article très détaillé j’ai presque l’impression de sentir à travers l’écran
Avec grand plaisir